La victoire de Ricardo
Le resserrement de la conjoncture économique, en dépit de récents signes de convalescence, déclenche des réflexes protectionnistes vieux comme le monde. Il n’est pas inutile de rappeler que le libre-échange, couplé à la spécialisation des économies nationales dans la production des biens qu’elles sont à même de fabriquer à meilleur marché comparativement à d’autres biens et à d’autres pays (théorie de l’avantage comparatif de Ricardo), permet d’augmenter la prospérité générale. Ceci n’est pas un point de vue mais un constat, maintes fois fait, du fonctionnement de l’économie.
L’Organisation mondiale du commerce, héritière du GATT, a pour objectif de garantir aux Etats membres que leurs exportations seront traitées de manière non discriminatoire par les autres pays membres. On ne peut donc que se féliciter de l’accord conclu samedi à Bali. Pour mémoire celui-ci comporte trois volets : l'agriculture (avec un engagement à réduire les subventions à l'export), l'aide au développement (prévoyant une exemption accrue des droits de douane pour les produits provenant des pays les moins avancés) et la « facilitation des échanges », qui ambitionne de réduire la bureaucratie aux frontières. Bien que cet accord représente moins de 10% du vaste programme lancé à Doha, il devrait se traduire en millions d’emplois créés de par le monde.
La Suisse, fortement exportatrice (1 franc sur 2 est gagné à l’étranger), a donc de quoi se réjouir, particulièrement au regard des formalités douanières plus transparentes, plus simples et plus rapides qui découleront du troisième volet.
Adversaires et partisans du libre-échange ont, en réalité, davantage en commun qu’ils ne l’imaginent : les uns comme les autres reconnaissent implicitement la capacité de l’économie à transformer le monde. La seule vraie alternative serait de changer de philosophie… En attendant, nous avons tout à gagner au libre-échange, pour autant que le jeu ne soit pas faussé par les Gouvernements.
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