Pas de démocratie sans fair play
Le système politique suisse est un fécond laboratoire de la démocratie. Il est possible pour le peuple de se prononcer sur pratiquement n’importe quel sujet et d’être une force de proposition. Il ne peut toutefois s’affranchir d’un rouage essentiel à son fonctionnement, l’honnêteté intellectuelle. Quelques arguments avancés dans la présente campagne de votations du 9 février laissent à penser que les rouages commencent à fortement se gripper…
Le débat d’idées est toujours porteur d’enseignements pour celui qui souhaite forger sa propre opinion. Chacun défend son point de vue et offre un éclairage renforçant son message. Malheureusement, arguments fallacieux et catastrophisme délibéré polluent l’information objective. Illustration en deux exemples.
Les opposants à une utilisation rationnelle du sol présentent des empilages de blocs de béton sur des immeubles existants comme étant la résultante d’une acceptation de la loi. Or celle-ci ne s’adresse qu’aux nouvelles constructions en zone de développement et préconise une valorisation de la qualité architecturale.
Autre pénurie chronique, celle de places en crèche. A la suggestion d’offrir une possibilité aux institutions d’évoluer dans un cadre plus large et de créer de nouvelles places, les opposants brandissent l’étendard du démantèlement pédagogique. En passant de 10 à 13 enfants par éducateur, on quitte un système éducatif parfait pour rejoindre le gardiennage de bambins… Les frontières sont ténues, surtout en se rappelant que ces mêmes enfants seront 20 dans une classe l’année suivante…
Notre démocratie mérite mieux que des débats biaisés. L’information doit être transparente et sereine. Il faut cesser de prendre le citoyen pour un être incapable de comprendre des enjeux objectivement présentés. Le respect du citoyen, ça change la démocratie.
Pour connaître la position de la CCIG sur les objets de la votation du 9 février
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