Densité et pérennité: un cercle vertueux
L'opposition à la densification des zones de développement est inquiétante à plus d’un titre. Nième manifestation du syndrome « pas derrière chez moi », elle repose sur une erreur fondamentale et pourtant inlassablement colportée : la densité ne nuit pas à la qualité urbaine. Les Morgines, à Onex, ont une densité de 1,4, comme le Vieux-Carouge.
Les exemples peuvent être multipliés et montrent tous la même chose : la densité, prise pour elle-même, ne signifie en réalité rien. Ce qui compte, c’est la forme donnée à l’urbanisation : y a-t-il des espaces verts, comment circule-t-on dans et vers le quartier, quelle est l’esthétique des bâtiments ? Tels sont les aspects qui comptent vraiment.
Les référendaires relèvent que cette loi « changera fondamentalement » l’aspect du canton. Et c’est heureux ! Différentes études montrent que, à moins d’une crise économique majeure, la population augmente. Il est essentiel de pouvoir loger cette population et le canton doit s’adapter en conséquence, de la même manière qu'il s’est modifié au cours des siècles passés.
Il y a dans ce mouvement de refus une part de peur du changement et une part d’égoïsme. C’est très humain… mais ce n’est guère acceptable pour autant. Car, bien que les référendaires s’en défendent, refuser la densification est par définition synonyme de refuser le développement économique.
On se félicite actuellement de toutes parts que l’économie genevoise résiste à la crise environnante, mais cela n’est pas dû au hasard. C’est parce que notre économie est diversifiée et qu’elle arrive, tant bien que mal, à créer des emplois. Ce cercle vertueux est pourtant fragile.
Les Genevois ne peuvent pas se conduire en enfants gâtés et ne manger que la crème sur le dessus du gâteau. Sinon, il n’y aura bientôt plus ni crème ni gâteau. Et là, il sera trop tard pour faire machine arrière !
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