Dépasser les slogans
A l’instar de Georges Simenon, regardons d’abord les petites joies de ce dimanche de votation. Tout d’abord, FAIF a passé haut la main. L'agrandissement de la gare de Genève-Cornavin, ainsi que l’augmentation de la capacité de la ligne Genève-Lausanne sont ainsi mis sur de bons rails. La CCIG attend maintenant que le futur Fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération (FORTA) – le pendant routier du FAIF – traite le secteur routier sur un pied d'égalité avec le rail.
Au plan cantonal, la loi sur les zones de développement a également été acceptée de belle façon, tous les locaux de vote sauf un ayant voté en sa faveur. Cela signifie qu’en dépit de messages effrayants, les Genevois ont bien compris, d’une part, que la loi n’allait en aucune façon défigurer le paysage et, d’autre part, que l’impérieuse nécessité de créer des logements exigeait d’appréhender l’aménagement de manière plus rationnelle et plus moderne.
L’acceptation de l’initiative sur l’immigration de masse fait, évidemment, vibrer une toute autre corde. Il ne faut toutefois pas s’enfermer dans un catastrophisme hors de propos. Il s’agit sans aucun doute d’une mauvaise nouvelle pour l’économie, genevoise tout particulièrement, dans la mesure où le canton abrite 60 000 emplois de plus que de résidants actifs. Il s’agit aussi, au plan diplomatique, d’une embûche jetée sous les pieds des négociateurs suisses dont ils seraient volontiers passé, compte tenu du débat en cours sur l’échange d’informations fiscales.
Il est important à présent de se concentrer sur le futur : veiller à la manière dont l’initiative sera appliquée en s’assurant que les besoins des différents types d’entreprises sont correctement pris en compte. Mais il importe aussi que l’économie entende les craintes exprimées par la population et qu’elle prenne mieux le temps d’expliquer les mécanismes auxquels elle est soumise afin d’éviter des votes émotionnels. Les guerres de slogans ont peu de chance de produire de la bonne politique.
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