Financement de la route : la partie s’annonce serrée
Nos membres connaissent l’importance que la CCIG accorde au développement des infrastructures routières et ferroviaires de l’arc lémanique. Le retard accumulé ces dernières décennies ne saurait être toléré plus longtemps.
Le Conseil fédéral a mis en consultation la création du « fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération » (FORTA), ainsi qu’un programme de développement des routes nationales (PRODES), comprenant les travaux d’extension financés d’ici 2030 ou 2040. Ce projet est supposé être le pendant routier du « FAIF » ferroviaire plébiscité en votation le 9 février dernier. La Confédération aurait-elle enfin compris l’urgence de mettre sur pied un mode de financement de la route répondant aux aspirations des usagers ?
A ce stade, il est permis d’en douter. Il est ainsi question d’augmenter la surtaxe sur l’essence alors que les taxes routières continuent à financer le rail. La pilule serait moins amère à avaler si les infrastructures y trouvaient leur compte via le PRODES. Mais la déception prédomine. Sous prétexte du rejet du renchérissement de la vignette autoroutière, le Conseil fédéral supprime les projets de contournement de Morges et d’autoroute du Glattal à Zurich. C’est une erreur politique. D’autant que le projet de second tube au Saint-Gothard, axe nettement moins sous pression, est lui maintenu au titre de l’entretien du réseau existant. En définitive, alors que les besoins sont urgents, le PRODES ne prévoit quasiment pas de nouvelles infrastructures pour Genève et l’arc lémanique par rapport à ce qui a déjà été décidé… Aucune trace non plus de la Traversée du lac, alors même que la CCIG, de concert avec d'autres associations économiques, a récemment publié une étude confirmant la faisabilité d'un financement sous forme de partenariat public-privé (PPP).
La CCIG se battra pour que les besoins de l’arc lémanique soient pris en compte. Ce n’est qu’à ce prix que le projet de deuxième tube au Saint-Gothard pourrait être soutenu ; de même, il sera entrepris une forte pesée d’intérêts avant de songer à accepter une hausse du prix de l’essence. N’oublions pas, de plus, que près de 115 000 signatures viennent d’être déposées en faveur de l’initiative dite « vache à lait » qui exige que les impôts et redevances versés à l'Etat par les usagers de la route profitent effectivement à la route. C’est dire si la partie s’annonce serrée.
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