Votations : interminable divorce
Les votations de dimanche sont, à bien des égards, l’histoire d’un divorce. Ainsi, le Gripen a été soutenu par les cantons du « réduit national », comme l’a noté un politologue, tandis que cantons romands et centres urbains ont désormais une autre idée de la défense.
Au plan cantonal, le sentiment l’a, une fois de plus, emporté sur la raison. Comment résister à l’attrait d’une baisse de prix ? Et pourquoi diable offrir une infrastructure à son voisin ? Le problème, c’est qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Tout le monde s’accorde à demander un développement du réseau des TPG mais bien peu s’intéressent à savoir avec quels moyens un tel développement peut être atteint. Quant au trafic en ville, les Genevois se contentent de faire ce en quoi ils sont passés maîtres : râler. Pourtant, il eut été logique de mettre à disposition des parkings là où ils sont nécessaires, c’est-à-dire à la frontière. Les tenants des TPG « low cost » aussi bien que les opposants aux P+R en France voisine n’ont, au fond, fait que brandir des slogans et parler aux tripes des électeurs.
Malheureusement, la prospérité d’une collectivité dans son ensemble n’est pas affaire de tripes. Elle résulte tout d’abord de l’exploitation méticuleuse des atouts disponibles. Le Service cantonal de promotion économique a ainsi pu annoncer un bilan positif pour 2013 (voir communiqué de presse). Mais cette prospérité est également due au travail inlassable effectué sur les conditions cadre. C’est la mission fondamentale de la CCIG. Or, cultiver ces fameuses conditions cadre ne saurait s’accommoder ni des dogmes prônés par l’un ou l’autre parti ni des formules de communication qui tiennent lieu de réflexion économique et sociale. Dans le divorce du fond et de la forme, le fond ne pourra que sortir gagnant.
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