Le pétrole moins cher n’est pas une bonne nouvelle
Cette année 2014 se clôture sur un événement économique dont les conséquences risquent d’être bien différentes de celles qu’on imagine : la chute des prix du pétrole. En dessous de 60 dollars le baril de brut à l’heure où ces lignes sont écrites, les prix ont perdu plus de 40% depuis le mois de juin. En cause, une économie globale qui tourne au ralenti.
Ce n’est pas la première fois que les prix du pétrole connaissent pareille dégringolade. D’ordinaire, cela est considéré comme une bonne nouvelle. Un pétrole moins cher signifie que les consommateurs se chauffent à meilleur compte et bénéficient de transports eux aussi moins chers, gardant ainsi du revenu disponible pour d’autres biens et services. Les entreprises, elles, ont des liquidités à investir dans leur appareil de production. L’ensemble de l’économie s’en trouve stimulée.
Sauf que, cette fois-ci, les économies développées vivent depuis quelque temps sous l’épée de Damoclès d’une inflation faible, voire nulle. Et cela change la donne. L’incertitude ainsi provoquée encourage ménages et entreprises à adopter une attitude attentiste : s’il y a une chance d’obtenir ce que je souhaite moins cher demain qu’aujourd’hui, j’attends demain. Les économies réalisées grâce à une énergie moins chère ne sont donc pas réinvesties mais thésaurisées. Ce qui ne fait qu’aggraver le marasme et tire les prix vers le bas.
Les cycles économiques auxquels nous nous étions habitués ont bel et bien explosé en vol avec la crise des subprimes. Nous devons nous habituer … à l’incertitude. Sans doute plus facile à dire qu’à faire. Mais la Suisse peut compter sur des compétences et des savoir-faire. Cela, au moins, est une certitude. Reste à les utiliser au mieux. A méditer pendant les fêtes de fin d’année.
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