Difficile compromis
Ainsi donc le Conseil d’Etat a décidé de fixer une « enveloppe » de bruit que l’aéroport ne pourra pas dépasser la nuit. Il s’agit là d’une décision éminemment politique, qui ménage la chèvre et le chou en faisant un pas en direction des riverains tout en limitant la casse pour l’aéroport. On notera au passage que le Conseil d’Etat a également invoqué la construction de logements pour justifier la camisole imposée à l’aéroport. Un argument à destination des milieux économiques, soutiens traditionnels de l’aéroport ? Fi, quelle pensée !
Mais casse il y aura. Les habitudes de voyage que nous avons aujourd’hui font que les vols de nuit sont prisés. N’oublions pas que la réglementation actuelle les limite déjà du fait de la proximité de l’aéroport avec la zone urbaine. Le déplacement en avion est un bien de consommation comme un autre et la projection de 25 millions de passagers attendus en 2030 n’est pas la stratégie de développement définie par l’aéroport mais une évaluation de la demande prévisible, effectuée à l’aune de la croissance du trafic des dix dernières années.
Par chance, les développements technologiques, très réels, font que les nouveaux avions sont moins bruyants et le volume de bruit des mouvements en 2020 sera inférieur à ce qu’il est aujourd’hui.
Les autorités annoncent toutefois d’autres mesures qui nous contraindront à « remettre en cause certaines habitudes de déplacement ». Nous y voilà donc ! L’Etat décide déjà de nous faire manger moins salé, moins gras, moins si, plus ça ; il va bientôt décréter que nous devrons limiter nos horizons à notre arrière-cour. Quelle société excitante cela nous promet !
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