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Type d'événement

Le mécénat, une tradition à préserver !

Vincent Subilia
Posté le 22/06/2016
Opinions

S’il faut se réjouir que la Ville de Genève ait remis sur les rails le projet de rénovation du Musée d’art et d’histoire (MAH), le refus exprimé dans les urnes le 28 février dernier aura eu pour premier effet de priver la collectivité d’une très généreuse dotation privée, sans parler d’une inestimable collection.

Alors que des arbitrages budgétaires devront être opérés (n’en déplaise à ceux qui se sont opposés, avec fracas, à de modestes réductions au budget culturel de la Ville de Genève, par ailleurs l’une des plus généreusement dotées au monde), ceux qui ont pointé un doigt inquisiteur sur nos bienveillants donateurs, accusés de privatiser notre patrimoine, devraient se rappeler que Genève s’est construite sur la générosité que seule la prospérité autorise.

Ces mêmes détracteurs seraient bien inspirés de réaliser que les coups de canif qu’ils tentent d’asséner – à ce stade sans succès, heureusement – au modèle de réussite économique suisse (en cherchant à abolir les forfaits fiscaux, à fiscaliser les successions ou encore à s’opposer à la redynamisation impérative de notre régime fiscal au gré de RIE III) sont en contradiction manifeste avec les financements, notamment culturels, qu’ils ne cessent d’appeler de leurs vœux.

Quant à la nouvelle réflexion qui s’engage pour un MAH fédérateur, espérons que nos autorités sauront soigner les mécènes qui témoigneraient encore de leur attachement à Genève. Et qu’elles continueront à faire fructifier une Ville qui serait un confetti sur la carte du monde si elle ne bénéficiait de l’aura que lui confèrent notamment ses illustres donateurs. Gageons qu’à l’instar de la Cité de la musique, dont on se réjouit qu’elle prenne forme grâce au concours du mécénat, la cohérence – et la reconnaissance – sera de mise !

 

2 commentaires

Heuri Walter
Posté le 23/06/2016
Article juste et pédagogique qui ne peut que rallier les indécis et autres citoyens à comprendre notre société aussi basée sur la générosité. W..Heuri Président du Tennis-Club SIG
SCHNEIDER, André
Posté le 23/06/2016
Permettez-moi de faire une petite remarque, celle que j'entends en permanence des quatre coins du monde par rapport à "la culture" à Genève, aussi bien par des néophytes que par des experts de haut niveau international. Pour une petite ville, Genève a beaucoup de manifestations. Voilà pour la quantité. Pour comparez à ce qui se passe à l'étranger : ce qui manque à Genève, c'est la qualité. Rares sont les évènements genevois retenus sur le plan international. L'OSR ? Des musiciens-fonctionnaires qui appliquent l'horaire avant la qualité du travail accompli. Le conservatoire "haute école" ? D'un passé lointain glorieux, aujourd'hui d'un niveau indigne d'une cité internationale comme Genève. Les Musées ? Comme la récente votation sur le MAH l'a démontré, chacun préfère sa petite cuisine interne locale plutôt que de franchir le pas vers un projet qui se place au niveau de qualité national, voire international. Fédérateur ? Navré, croyez-vous vraiment que M. Gandur a besoin de Genève ? En tous les cas, tant pis pour Genève si ce mécène décide d'aller ailleurs avec sa collection. Ce ne sera ni la première, ni la dernière fois que cela arrive. J'applaudis les efforts de la CCIG, j'admire les mécènes, mais restons réalistes si nous voulons jouer un rôle réel sur le plan international : Genève a le potentiel, mais pas la volonté parce que les personnes en charge de la qualité culturelle à Genève sont d'un niveau trop médiocre pour la bonne raison qu'à Genève on n'aime pas que l'on dépasse, ne serait-ce que d'une tête, le niveau moyen. Cela m'attriste, mais partout en Europe de l'Ouest on constate la même tendance du nivellement vers le bas.

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