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Un Conseil des Etats déconnecté des réalités économiques

Nathalie Hardyn
Posté le 08/06/2016
Opinions

Le Conseil des Etats vient d’enterrer définitivement la nouvelle loi fédérale sur les heures d’ouverture des magasins. Ce projet prévoyait une harmonisation très modérée des horaires des commerces, pour leur permettre de rester ouverts jusqu’à 20h00 en semaine. Et ce, uniquement s’ils le désiraient, les magasins restant évidemment libres de fermer plus tôt.

Or, les sénateurs, pour l’occasion totalement déconnectés des réalités économiques de notre temps, n’en ont pas voulu en dépit de sa modestie. Sans surprise, ils ont été épaulés par une gauche syndicale qui a oublié que la défense des travailleurs, sa raison d’être, doit plutôt être de préserver les emplois que de pousser les employés vers le chômage. Selon la Fédération suisse du commerce de détail, le nombre de chômeurs a augmenté de 11% dans le commerce de détail en janvier 2016 par rapport à janvier 2015.

Salaires élevés, marché restreint, coût élevé du foncier et des loyers, zèle réglementaire, contraintes lourdes pesant sur la construction de places de parc, prix administrés, protection du marché agricole, hausse des taxes et redevances ne sont que quelques-uns des multiples handicaps qui font que le commerce de détail suisse sera toujours à la peine face à la concurrence étrangère. De chroniquement difficile, la situation est devenue critique depuis l’explosion des achats en ligne et, dernièrement, la chute de l’euro, qui a dopé le tourisme d’achat (11 milliards de francs en 2015).

Genève, canton pourtant parmi les plus touchés par le tourisme d’achat, connaît même des horaires parmi les plus restrictifs de Suisse. Et la représentation genevoise au Conseil des Etats, par son vote lundi, a contribué à la persistance du problème. Les magasins français peuvent donc continuer à se frotter les mains : les bonnes affaires vont continuer.

La CCIG demande instamment que les autorités et les syndicats genevois prennent enfin pleinement la mesure du problème et dotent Genève d’une législation en matière d’heures d’ouverture des commerces en phase avec les nouvelles habitudes de consommation. Rappelons que Zurich, autre grand pôle économique suisse, permet à ses commerces d’ouvrir quand bon leur semble. L’hémorragie due au tourisme d’achat et la chute continue des chiffres d’affaires doit cesser. Il en va de milliers d’emplois et de l’avenir d’un pan entier de notre tissu économique. 

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