Des dépenses mais pas d’investissements
Autofinancement insuffisant, peu de contribuables mais des gros : ce sont les deux caractéristiques des finances publiques genevoises, comme le démontre la 8e étude fiscale de la CCIG, publiée cette semaine.
Qu’on ne se trompe pas de débat : un endettement en soi n’est pas forcément problématique puisqu’une collectivité se doit d’investir. C’est moins la valeur absolue du poids de la dette qui est importante que son évolution par rapport aux recettes, c’est-à-dire aux moyens à disposition chaque année. Or, à Genève, la dette se monte à 183% des revenus annuels cantonaux, ratio le plus élevé de Suisse.
Paradoxalement, alors que Genève souffre d’un retard marqué dans le développement de ses infrastructures, elle n’a pas été en mesure d’autofinancer ses investissements. Sur les 25 dernières années, leur autofinancement moyen se situe à 62% seulement. Un tel taux s’observe habituellement en période de récession, la fourchette usuelle étant de 80% à 100% d’autofinancement. A Genève, c’est devenu la norme.
Autre carcan pour les finances publiques genevoises : 7% des contribuables génèrent plus de la moitié de recettes fiscales. En d’autres termes, les recettes des collectivités dépendant d’un petit nombre de personnes. Cela signifie que le canton a tout intérêt à attirer quelques gros contribuables supplémentaires plutôt que d’essayer de faire passer encore une fois au tourniquet ceux qui sont actuellement établis sur notre territoire.
Cet état de fait ne laisse au canton qu’une faible marge de manœuvre pour piloter son avenir. Alors que le vieillissement de la population rend un assainissement financier plus que jamais nécessaire et que les recettes fiscales sont florissantes, c’est donc au plan des dépenses que l’action devra se situer.
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