Développons notre commerce durablement !
Au risque de passer pour rétrogrades, peut-être certains acteurs du commerce et des services devraient-ils accepter de perdre parfois une part de leur clientèle, les « afficionados du web », pour se concentrer davantage sur celle dite traditionnelle. Celle qui fait confiance au service de proximité, au conseil «les yeux dans les yeux». Car l’humeur de l’internaute est changeante: hyperactif un jour, infidèle le lendemain. Les groupes spécialisés dans Internet ne se gêneront d’ailleurs pas, le moment venu, de racheter des PME locales qui auront « formaté » les clients à leur goût.
L’un des exemples les plus représentatifs, c’est le secteur du voyage. Ces dix dernières années, 40% des agences de Suisse ont disparu par la faute des achats sur Internet. Le succès de ce canal de distribution est incontestable mais, force est de constater qu’il conduit à la délocalisation des emplois et des résultats. Provoquant, notamment, une perte fiscale pour nos régions.
Cette semaine encore, l’Etat de Genève communiquait l’enthousiasme des usagers de sa plateforme e-démarches. Avec 71% de personnes satisfaites en juin 2016, le chiffre est impressionnant (il faut dire que l’Etat n’est pas un commerçant comme un autre!). Les trois quarts des sondés s’en servent d’ailleurs pour remplir leur déclaration d’impôts. Il ne faut donc pas se fermer au progrès technologique, mais ne pas céder non plus aux chants des sirènes.
Parmi les critiques négatives formulées, ce qui ressort le plus, ce sont les problèmes d’accès, le manque d’assistance et l’inscription en ligne compliquée. Des griefs qu’on ne peut pas imputer à l’administration, mais au système même du Net, qui a ses limites. Le développement durable, c’est donc de miser sur notre savoir-faire helvétique, une valeur ajoutée - et non volatile - irremplaçable.
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