« Touche pas à mes commerçants » !
Pourquoi diable le dimanche est-il aussi sacro-saint à Genève ? Une ouverture est juste admise dans certains shops de dépannage familiaux. Le canton ne dispose même pas encore d'une zone touristique, comme à Ouchy. Dans un témoignage qu’il nous a transmis ces jours, un commerçant actif dans la boulangerie ne cache pas sa préoccupation. Pourtant, il n’est pas le plus affecté, sa spécialité lui donne le droit d’ouvrir le dimanche. Qui de mieux que lui pour relater la réalité des faits : il permet à certaines de ses vendeuses de prendre un congé en semaine. Et offre des petits jobs à des étudiants.
Je me mets à rêver d’un dimanche où l’on pourrait vendre autre chose que des croissants. Cela pourrait être l’occasion d’animer nos rues, d’admirer des vitrines allumées. De ne pas devoir se précipiter le samedi au centre-ville ou dans des centres commerciaux bondés. Voyez le succès de la Migros à Genève-Aéroport ou du marché de Plainpalais : il y a une demande locale évidente. Il est temps de transposer cette réalité dans les lois.
Il n’y a pas besoin d’aller loin pour voir ce qui se fait en France voisine (entité du Grand Genève au demeurant) : nos consommateurs n’ont que quelques kilomètres pour remplir le coffre de leur voiture. Favoriser le tourisme d’achat, alors que le franc fort plombe les affaires de nos commerçants, c’est irresponsable.
Et surtout ne vous fiez pas au titre mensonger de l’initiative « Touche pas à mes dimanches » : on parle là de 4 journées par an à des moments-clés ! De plus, le contre-projet que la CCIG soutient propose, en contrepartie, l’extension de la convention collective de travail, aux compensations alléchantes pour le personnel. Franchement, ça n’a rien d’un libéralisme à tout crin.
Il est inadmissible que tous les dimanches d’avant Noël, par exemple, notre cité, ville internationale par excellence, baisse ses stores chaque samedi à 18h. Nos expatriés sont les premiers hallucinés par ce calvinisme d’un autre âge. Les commerçants genevois doivent avoir un jour leur chance, et ce n’est pas beaucoup demander. Pensez-y en glissant votre bulletin de vote... d’ici dimanche !
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