Une initiative qui ne vole pas haut !
Que serait Genève sans son aéroport ? La ville internationale par excellence lui doit en tous cas beaucoup : 16 millions de passagers y transitent chaque année, il induit 43'620 emplois et 7,27 milliards de francs de retombées économiques. Des chiffres impressionnants et pas suffisamment mis en avant.
C’est pour cela que l'AGC veut contre-attaquer. L’Association en faveur de l'Aéroport de Genève-Cointrin, créée sous l'égide de la CCIG en 1974, ne veut pas laisser le champ libre à l’initiative populaire «pour un pilotage démocratique de l'aéroport de Genève». Un texte réducteur lancé par la CARPE (coordination régionale pour un aéroport urbain respectueux de la population et de l’environnement). Il a réuni 14'450 paraphes auprès de citoyens effrayés par des arguments choc, mais pas nécessairement exacts. Et ce nombre ne doit pas masquer le fait que la campagne de récolte a été ardue, ce qui justifierait le lancement d’un contreprojet.
En clair, l’initiative demande d’inscrire dans la Constitution le statut d'établissement de droit public de l’aéroport et un développement équilibré. Equilibré ? Arrêtons de dire que ses dirigeants ne pensent qu’à une croissance débridée et en négligent les effets collatéraux: c’est faux. J’en veux pour preuve la politique environnementale qu’ils développent depuis des années, sans doute trop dans l’ombre.
La convention d’objectifs que le Conseil d’Etat vient d’adopter définit mieux sa mission, mais, surtout, va durcir les règles pour l’aéroport jusqu’à fin 2019 au moins. Peut-être aussi un avant-goût de ce que prévoit la Confédération avec son plan sectoriel d’infrastructure aéronautique (PSIA). Cette feuille de route-ci doit être validée l’an prochain après consultation du canton, des communes et de l’aéroport. Sa préparation a déjà donné l’occasion de resserrer les liens entre Cointrin et ses riverains. Et de mieux cibler la diminution de l’empreinte écologique.
Gare aussi aux amalgames et aux chiffres sortis de leur contexte par les initiants: la légère progression de passagers prévue n’induira pas forcément celle des mouvements aériens. Et les avions de demain feront moins de bruit, consommeront moins de kérosène.
Dans ce jeu d’équilibriste, l’ACG et la CCIG partent confiantes : nous allons faire appel au bon sens des Genevois. En démontrant que l’essor de notre outil aéroportuaire est indispensable pour le Grand Genève. En plein respect de l’environnement, des riverains, des passagers et de l’économie.
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