Place financière : formation et digitalisation
Pilier historique du tissu économique genevois, le secteur de la finance a été passablement bousculé ces dernières années : pressions internationales depuis 2007, exigence de level playing field de l’OCDE dirigée contre la concurrence fiscale et échange automatique d’informations, généralisé dès le 1er janvier 2018.
Néanmoins, la fondation Genève Place Financière (GPF) a dévoilé, ce mardi, une enquête conjoncturelle rassurante pour un secteur générant 35 600 emplois : les bénéfices au 1er semestre 2017 sont globalement à la hausse, tout comme les actifs sous gestion. C’est bien la preuve d’une vitalité retrouvée. Mais aussi de la résilience dont ont su faire preuve nos banquiers, loin de se reposer sur leurs lauriers. Certes, la Genève bancaire a perdu deux mille emplois entre 2012 et 2015, sa part de PIB est passée de 23% en 2007 à 12% en 2017. Et comme l’a rappelé le président de GPF Yves Mirabaud, par ailleurs membre du Conseil de la CCIG, si l’heure est encore à la prudence, les signaux sont encourageants. Au vu de la pression du franc fort, de la réglementation internationale et des efforts qu’impose la digitalisation, de 39 à 53% des sociétés de moins de 200 employés prévoient d'augmenter leur effectif l’an prochain. La cité du bout du lac peut miser sur la qualité de ses prestations et son potentiel d’innovation.
On le voit, les établissements financiers continuent à investir sur la formation des collaborateurs et ont déjà numérisé nombre de leurs processus. Les services digitaux deviennent d’ailleurs une norme et des synergies win-win entre les acteurs du secteur sont déjà à l’œuvre, générant de nouveaux revenus. Un modèle à suivre pour d’autres secteurs, sans aucun doute. Encore faut-il, pour que cet élan ne soit pas interrompu, que le projet fiscal PF 17 aboutisse rapidement. Car bien plus qu’une conjoncture difficile ou une société en mutation, c’est l’incertitude qui déstabilise le monde économique.
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