Ne battons pas en retraite!
Ce sera probablement aux citoyens d’arbitrer un dossier qui fait figure « d’arlésienne » au bout du lac, la Caisse de prévoyance de l'Etat de Genève (CPEG). Son taux de couverture avoisine actuellement 60% et le droit fédéral oblige les caisses publiques à atteindre 80% en 2052. Une recapitalisation s’impose donc. Deux projets de loi contradictoires ne peuvent entrer en vigueur simultanément. C’est pourtant ce qu'a voté le Grand Conseil. Le premier texte est celui du Conseil d’Etat, soutenu par la droite (PLR-PDC-UDC). Il prévoit, en plus de la recapitalisation, une réforme structurelle. Un second texte, soutenu par la gauche et le MCG, n’envisage aucune solution en profondeur. Pour permettre au peuple de trancher, les partis de droite ont lancé un référendum contre cette dernière proposition. A ce titre, plus de 5'200 signatures doivent être déposées à la Chancellerie d’ici au 11 février afin de combattre un projet préjudiciable aux finances publiques. En effet, seul le projet de loi de la majorité tient la route en instaurant le principe de primauté des cotisations, au lieu de celui des prestations. En clair, la part à la charge de l'employé passerait de 33 à 42%, celle de l'employeur de 67 à 58% : une répartition plus équitable et logique ! Globalement, ce système serait pérenne, évitant de creuser le déficit.
Tous les Genevois sont concernés par cette réforme, car plus un canton jouit de finances publiques saines, plus sa marge de manœuvre est grande pour piloter son avenir. Or, si à Genève les recettes fiscales restent conséquentes, c’est au plan des dépenses que l’action doit se situer. L’étude fiscale réalisée par la CCIG depuis 1991 pointe du doigt la baisse inéluctable de la part des actifs par rapport à la population totale. Le temps d’un assainissement efficace est plus que jamais nécessaire, même s’il est douloureux. Comme les entreprises lorsqu’elles sont en difficulté, l’Etat doit en passer par des réformes structurelles.
Ne battons pas en retraite face des idées qui n'amélioreraient pas de manière durable l'équilibre de la caisse de pension des fonctionnaires. La CCIG compte donc sur ses membres pour signer ce référendum, le faire aboutir et permettre une votation populaire, probablement en mai.
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