Traversée du lac : Fluctuat nec mergitur
D’aucuns se sont étonnés, à la faveur du discours prononcé hier soir par Serge Dal Busco lors de la Rentrée des entreprises, de l’horizon lointain, 2040, qu’il a évoqué pour la Traversée du lac. En réalité, cet horizon est aujourd’hui parfaitement réaliste. Vu le temps perdu ces dix dernières années par le canton de Genève pour faire avancer ce dossier, c’est l’horizon 2030 qui n’est plus réaliste. Les grands projets d’infrastructure sont complexes, voire lourds, à mettre en œuvre et, donc, longs. La CCIG est confiante que le plan de travail élaboré par l’administration – avec le concours du Comité consultatif de la Traversée du Lac dans lequel elle siège – suite au vote par le Grand Conseil du crédit d’étude de 6.3 millions, est sérieux et approfondi.
L’objectif, clairement, est de faire en sorte que la Confédération soit maître d’ouvrage et en assure le financement, comme c’est le cas pour le contournement autoroutier de Morges. Celui-ci, d’ailleurs, a également vu ses délais de réalisation repoussés de 2020-2035 à 2040. Il n’y a rien d’étonnant à cela. Les programmes des routes nationales sont décidés tous les quatre ans et il est évident que, s’agissant de la Traversée du lac, celle-ci ne pourra être inscrite dans le programme qui sera bouclé en 2019. En revanche, il est impératif qu’elle figure dans celui de 2023.
La planification pour la Traversée du Lac doit notamment être attentive à inscrire le projet dans un contexte régional avec, en particulier, une liaison directe avec le carrefour des Chasseurs. Seule cette dernière donnera à l’ouvrage sa dimension régionale et d’agglomération.
Pour la CCIG, Genève doit s’imposer sur la scène fédérale, tant dans le domaine des transports publics que dans celui de la route et elle attend du Conseil d’Etat genevois qu’il prenne toutes les mesures utiles afin que le projet de Traversée du Lac soit inscrit dans l’arrêté fédéral sur le réseau des routes nationales. Après le succès populaire de l’initiative « Oui à la grande Traversée du lac », le vote du Grand Conseil a donné à Berne un signal positif; il s’agit maintenant de capitaliser sur cela.
Sans doute la mobilité évoluera-t-elle d’ici 2040 mais le besoin en déplacements, tant professionnels que privés, ne va pas s’évaporer : de cela on peut être sûr.
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