L’Etat ne doit pas accroître sa crise des dépenses !
Le projet de budget 2020 présenté la semaine dernière par le Conseil d’Etat n’est guère satisfaisant. Les conséquences des objets acceptés en votation populaire en mai dernier étaient connues et acceptées, là n’est pas le problème. Pour mémoire, il s’agit de la baisse des recettes fiscales liées à la réforme de l’imposition des entreprises et à son corollaire, l’augmentation des charges dues au plafonnement des primes d’assurance-maladie, plafonnement qui a fait partie de la négociation du paquet RFFA, dont la CCIG a mené campagne. Autre charge largement discutée à l’époque, la coûteuse recapitalisation de la caisse de prévoyance de l’Etat de Genève et combattue par la Chambre.
Ces charges sont certes importantes, mais elles sont cohérentes et ne font que traduire les effets attendus de la recapitalisation de la caisse de pension de l’Etat et l’allègement de la fiscalité des entreprises locales. Dans ce dernier cas, comme il a été moult fois expliqué durant la campagne, le pari a été fait de rendre notre canton de nouveau attractif, en comparaison nationale et internationale, du point de vue de la fiscalité des entreprises.
Ce qui nous pose problème est que ce budget nous donne furieusement l’impression que l’Etat s’enfonce dans sa crise des dépenses. Ce ne sont pas la création de 400 postes nouveaux qui, en tant que tels, interrogent. C’est le fait que nous ne distinguons aucune analyse d’efficience, aucune réflexion qui montre que le gouvernement s’est demandé en quoi la création de postes augmentait la prestation aux citoyens. En d’autres termes, ce budget ressemble à une addition de budgets départementaux.
Chaque entrepreneur sait que, pour survivre à moyen et long terme, il doit s’interroger à tout moment sur la valeur ajoutée de tel ou tel investissement et maîtriser ses charges. Est-il déraisonnable d’attendre de l’Etat qu’il agisse de même ?
L’entrepreneur, pour trouver de nouvelles recettes, doit concevoir de nouveaux produits ou de nouveaux services. L’Etat, quant à lui, est tenté de traire un peu plus le contribuable. A Genève, où la charge fiscale est déjà la plus élevée de Suisse, la CCIG veillera à ce que ni les entreprises ni les personnes physiques ne paient le train de vie de l’Etat.
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