L’économie genevoise en roue libre : témoignages d'entrepreneurs
Les pistes cyclables provisoires décidées par les autorités genevoises dès le déconfinement font l’unanimité contre elles dans le monde économique. Toutes les entreprises constatent une péjoration de leurs activités, en raison des bouchons engendrés. La CCIG publie ci-dessous quelques-uns des témoignages reçus (la CCIG connaît toutes les entreprises qui s’expriment dans les lignes suivantes).
Si vous souhaitez manifester votre désaccord avec ces pistes cyclables décidées sans concertation, n’hésitez pas à signer cette pétition et à la partager autour de vous !
Daniel Zaugg, Rhône-Electra SA
Ce qui est détestable dans cette approche, c’est qu’elle ne répond pas à un besoin. La ville n’est pas envahie de gens qui, à défaut de transports publics, ont sorti leur vélos. C’est bien le trafic automobile qui a augmenté. Or, le travail d’un exécutif, c’est d’appliquer les décisions du peuple, de répondre à ses besoins et non de tenter de l’éduquer alors que l’économie sort tout juste d’une crise sans précédent.
Eric Baldacci, Baldacci SA
Nous sommes installés au coeur de la ville et nous intervenons tous les jours dans les quartiers de la Servette, Petit et Grand Saconnex, Pâquis, Eaux-Vives, Champel et Plainpalais. Les temps de trajet depuis la mise en oeuvre des mesures pro-vélo sont multipliés par 3 voir 4 !
Exemples:
- Trajet rue Hoffman-rue du Cendrier Mardi 26 mai : 45 minutes. En temps normal : 10 minutes.
- Hotel Président-pont du Mont-Blanc (début du pont) 45 minutes le 19 mai. Temps normal 5 minutes.
- Rue Louis-Favre-Rue Dassier (env. 250 mètres de trajet), jusqu'à 35 minutes à peu près tous les jours maitenant que la rue de la Servette se termine en entonnoir !
Leila Asloun de Vries, ProP SA
En tant que cycliste, j’apprécie d’emprunter des piste cyclables bien entretenues. Or ça n’est souvent pas le cas (nid de poule, enrobé dégradé, etc.) et oui, le réseau n’est pas suffisant.
En tant que citoyenne libérale, je considère que chacun doit pouvoir librement choisir son mode de transport et je suis scandalisée par le « hold-up » de nos droits mis en place par nos autorités cantonales.
En tant que cheffe d’entreprise, je perds environ 20% de rendement des mes véhicules par jour actuellement ce qui est insupportable, surtout en ces moments difficiles.
Mais les temps changent et la mobilité doit être repensée globalement avec concertation. La voiture privée n’a plus vraiment sa place en ville et je suis certaine que beaucoup de trajets pourraient se faire autrement.
Il est impératif de faciliter les déplacement professionnels. L’idée d’une vignette d’accès pour les véhicules pro et d’une taxe pour l’hyper centre pour les véhicules privés pourrait faire son chemin. Cela permettrait ainsi de fluidifier les trajets et apporter un peu de paix à notre canton.
Pour cela, il faut aussi que les axes de transit, tels que l’autoroute de contournement soient plus efficaces (il y a une douane à traverser pour rejoindre Thonex et il pourrait exister par exemple, une voie express).
La création de voies de tram doit également être accélérée (ex. tram pour Ferney) ainsi que la création de parkings pour les frontaliers (ex. CERN).
Les projets d’amélioration sont nombreux ; ils doivent être menés rapidement. Je ne ressens pas une belle vision pour Genève dans les 10 prochaines années ; j’ai l’impression qu’on pratique un peu la politique du lendemain et c’est bien dommage.
Philippe Echenard, Migros Genève
De façon générale, les chauffeurs constatent une fluidité du trafic en nette détérioration depuis maintenant 2 semaines. C’est surtout visible lors du 2e et 3e tour, c’est-à-dire vers 9h30 et 13h (nous n’avons pas cette vision le matin à 5 heures)
Le pire tronçon (pour notre exploitation) est compris entre la Place de l’Etoile et la gare Cornavin : rue des Acacias, plaine de Plainpalais (boulevard Georges Favon), pont de la Coulouvrenière (boulevard James-Fazy), rue des Terreaux du Temple. De même, sur la rive droite, le retour depuis le magasin des Eaux-Vives s’effectue avec difficulté à l’entrée du pont du Mont-Blanc.
Au temps passé dans les bouchons il convient en outre d’ajouter le stress généré pour les professionnels de la route.
Estelle Geler, Joseph Menu SA
Nous comprenons très bien la démarche écologique de la mise en place de ces pistes cyclables. Toutefois, au vu des difficultés de circulation qu’il y avait précédemment, avec la reprise de l’activité normale suite au déconfinement, celles-ci se sont accentuées avec ces nouvelles pistes. Cela complique notre activité professionnelle car, depuis, nos équipes arrivent en retard aux rendez-vous sur les chantiers, ce qui était assez rare avant. Nous ne pensons pas que lesdites pistes réduisent le flux de voitures dans Genève ; elles ne font qu’aggraver le problème des bouchons.
Guillaume Bédat, Welcome Service Sàrl
Notre société est active dans la mobilité internationale depuis 30 ans à Genève et sur tout le territoire suisse. Le déploiement de pistes cyclables de manière cavalière sur les axes principaux de Genève nous impacte de manière très négative. En effet, notre équipe est en permanence sur la route avec nos clients et l’engorgement du trafic sur les axes principaux complexifie grandement notre capacité à effectuer notre travail de manière efficace. Un trajet qui prenait 15 minutes en temps normal en prend facilement 30 à 40 aujourd’hui. Favoriser la mobilité douce est une excellente idée mais cela doit se faire de manière intelligente et réfléchie, telle qu’installer ces pistes cyclables sur des axes secondaires. Nous espérons vivement que le Conseil d’Etat et Monsieur Dal Busco reviendront sur leur position et réfléchiront à une situation pérenne pour tous les usagers de la route.
Laurence De Cecco, blossom communication Sàrl
Alors que la distanciation physique est encore de mise dans les transports publics, ceux qui ne peuvent se rendre à leur travail à pied ou à vélo ont besoin de leur voiture pour se déplacer. Or, cette nouvelle configuration de voies cyclables engendre un réel chaos et ne fait qu’empirer les bouchons. Arrivées tardives aux RV, collaborateurs ne pouvant plus respecter les horaires de travail, réticences à accepter des RV chez les clients à l’autre bout de la ville. Que dire du trajet matinal Vésenaz – Plainpalais en 1h15 minutes ? OUI à la mobilité douce mais avec un plan réfléchi et sur la base d’un processus concerté.
Patrick Brechtbühl, Somatra SA
Nous pouvons assurer 1 à 2 livraisons de moins par jour, dépendant de la situation géographique des clients à livrer. Exemple concret de retard : plus de 90 minutes pour faire le trajet Ports Francs - Vandoeuvres - Ports Francs.
Xavier Rey, Rey Group, Hotels & Immobilier
Nos hôtels reçoivent très souvent des groupes de touristes étrangers qui se déplacent en car ou des familles qui découvrent la Suisse en voiture. Avec des bouchons qui commencent à la plage du Reposoir, nous atteindre devient un vrai problème, et quand on sait que les voyages sont souvent minutés, surtout pour les autocaristes, ils préfèreront une solution plus excentrée, voire même en territoire étranger.
Claude Berthaudin, Berthaudin SA
Notre responsable des tournées de livraison a déjà été interpelé par nos chauffeurs. Ceux-ci se plaignent de perdre chaque jour 20 à 30 minutes dans les nouveaux bouchons provoqués par la nouvelle signalisation alors que le trafic n’a pas encore complètement repris. Ces coûts supplémentaires sont très mal venus alors que la reprise n’est pas encore là et que notre entreprise fonction à 50% à cause de la situation catastrophique de l’économie genevoise. Il n’est pas possible d’imaginer ce que sera la circulation si le trafic reprend prochainement. Nous ne pouvons pas supporter des augmentations du temps de livraison de 1 heure (ou plus ?) par jour pour aller livrer nos clients en ville de Genève.
Olivier Heurteux, Edmond Baud SA
Un tsunami économique est passé. Il eût été éclairé d’adapter cette politique « de voies cyclables » à la réalité économique et sociale d’aujourd’hui, dans le respect de la population active de la Ville et du canton de Genève, c’est-à-dire des entreprises et de leurs salariés, qui viennent parfois de loin pour travailler pour le bien-être de notre ville et de notre Etat.
Nos entreprises sortent de deux mois et demi d’une crise sanitaire sans précédent, et le travail de l’entrepreneur est maintenant de relancer « la machine à bien-être » qu’est l’économie, et de s’investir dans l’avenir de tous.
Le chef d’entreprise que je suis n’a pas besoin de « découvrir », mercredi 27 mai, que son commerce des Eaux-Vives, existant à Genève depuis 1841, se trouve « isolé », c’est-à-dire que ses clients artisans en camionette ou ses clients privés en voiture provenant de la Ville comme de la campagne genevoise, n’ont plus accès au parking privé de son magasin Rue des Photographes. La raison : la mise en sens unique de la Rue du 31-Décembre en montant, alors que toutes les autres rues perpendiculaires à cette dernière sont déjà en sens unique depuis la Place du Pré-l’Evêque. Et, tout cela, sans aucune information des autorités. Les services de Monsieur le conseiller d’Etat Dal Busco reconnaissent volontiers que l’analyse a été « vite faite », et que de faire passer toute la circulation montante par la rue William-Favre n’était pas le mieux.
C’est décourageant, car depuis le 16 mars nous, direction et employés, avons assuré, avec l’accord officiel du DSES, le maintien de nos 4 magasins ouverts en « drive » pour permettre à la population genevoise de pouvoir éclairer sa salle de bain avec des ampoules introuvables dans les commerces d’alimentation, de faire faire des doubles de clés d’appartement pour que les seniors restent chez eux et soient approvisionnés par des « juniors », de réparer des fuites d’eau … : la liste est longue !
Faut-il continuer à se battre devant tant d’épreuves et de mépris des autorités? Là est ma question.
La facture au bout du compte va être lourde. Nous, entrepreneurs, avons bénéficié des prêts de la Confédération, et avons cru en l’avenir de nos entreprises et de nos employés. Nous savons que ces prêts ne sont pas « cadeaux » et que nous avons maintenant 5 ans pour les rembourser, car à l’échéance nous pourrons être mis en faillite. Nous n’avons pas besoin de difficultés supplémentaires !
Prof. Jean-Paul Vulliéty, avocat, Lalive SA
Sur le très court terme, ces mesures sont évidemment incohérentes. Au moment même où l’on invite tout le monde et en particulier les personnes à risques à faire encore très attention et à privilégier le cas échéant les transports privés en raison de leur facteur risque personnel, prendre des mesures qui ralentissent immensément et restreignent le transport privé est simplement aberrant. Il est illusoire de penser que les 60 ans et plus, qui sont encore très nombreux à être (professionnellement) actifs et soumis à des contraintes d’horaires, vont se mettre au vélo…
Sur le long terme, ces mesures manquent également de vision. En raison d’un habitat qui n’a jamais été correctement planifié par les nombreux gouvernements qui se sont succédé à Genève, une grande partie de la population (et pas nécessairement les privilégiés) est tributaire des transports privés. Une famille avec 2-3 enfants dont les deux parents travaillent fait ses courses courantes une à deux fois par semaine, plus souvent une fois que deux. Le volume de courses courantes d’une famille de cette taille tout à fait standard représente en moyenne 4 à 5 cabas de 10 kilos chacun. On ne met évidemment pas ce chargement sur un vélo. Et on ne fait pas davantage des courses de ce volume en transports publics, d’autant moins que la plupart des ménages cherchent à acheter dans des centres commerciaux avantageux qui se trouvent souvent dans des périphéries dont l'accès est objectivement un chemin de croix en transports publics.
A cela s’ajoutent toutes celles et tous ceux qui, en raison de leur domicile ou d’autres spécificités de leur profession ou de leurs horaires, ne peuvent pas faire autrement que se rendre à leur travail en transport privé sur des distances telles que le vélo, notamment pendant la mauvaise saison qui dure chez nous 6 mois en moyenne au moins, n’est pas une option.
Les mesures ne vont donc certainement pas avoir pour résultat de réduire le trafic privé. Les personnes qui doivent, pour les raisons évoquées ci-dessus, prendre leur voiture continueront de la prendre, mais perdront simplement beaucoup de temps et donc de qualité de vie. Le trafic, comme tout fluide, va donc trouver tout seul des échappatoires latérales. On voit déjà que l’axe Georges-Favon, qui a été réduit à une voie dans le sens Plainpalais-Vernier, est en train de déverser son trop plein sur St-Georges, Ste Clotilde, le pont Sous-Terre ou St-Georges/Pont Butin. De la même façon, le trafic de Rive à la place Neuve ne pouvant plus emprunter la rue de l’Athénée et la rue de la Croix-Rouge, commence à passer par Jacques Dalcroze, la rue Eynard, la rue Saint-Léger, le Bourg-de-Four, la rue de l’Hôtel de Ville et la Treille. Par rapport aux forts ralentissements aux feux de la rue de Candolle ou du boulevard des Philosophes, le gain de temps est considérable. Veut-on vraiment ce trafic en Vieille Ville ? Le passage du quai du Mont Blanc à une voie génère déjà (on l’a vu dimanche soir au retour de l’Ascension) un fort trafic qui descend en ville de l’autoroute par Vernier, les Charmilles et St Jean. J’imagine que les autres tronçons frappés par les restrictions vont amener les conducteurs à identifier des itinéraires de délestage similaires au travers de quartiers qui ne sont de toute évidence pas équipés pour absorber ce volume de trafic.
L’accompagnement des mesures est en outre totalement improvisé. La signalisation routière est à rebours du bon sens. En bas de la rue Beauregard, en l’état de cette signalisation, l’automobiliste a l’obligation de tourner à droite dans le dernier tronçon de la rue de l’Athénée, mais il a simultanément l’interdiction de rouler sur ce tronçon. L’obéissant laissera donc sa voiture au stop? On le sait, ce qui est bête est faux, et n’est défendable ni politiquement ni socialement. Le petit écriteau accroché 10 mètres plus haut à une barrière de chantier indiquant une exception pour les riverains de Beauregard n’a pas de sens car la rue n’est pas réservée aux seuls riverains Beauregard. Se retrouveront donc tout à fait légalement au stop des véhicules qui n’auront formellement plus le droit de bouger d’un centimètre…
Sur le terrain de la démocratie, ces mesures sont simplement une marque de mépris grossier pour une population locale et son mode de vie. Cette population est prisonnière d’un mode d’habitat qu’elle n’a pas choisi et qui est le résultat de décennies d’impéritie (intentionnelle ou négligente) des autorités en matière d’urbanisme. Cette population n’a aujourd’hui pratiquement plus aucune liberté dans l’organisation logistique de son quotidien et elle est maintenant à nouveau prise en otage par des décisions qui n’ont aucun sens et dont le processus de mise en œuvre choque durement les valeurs démocratiques. Genève devient progressivement une région liberticide. Avenir Suisse va dans le même sens depuis quelques années déjà. A moyen terme, ce mépris pour la population locale et ce genre de passage en force risquent d’amener les grands acteurs économiques à revoir leurs décisions de s’implanter ou de demeurer dans la région. Il y a déjà quelques signaux forts dans ce sens de la part de groupes prêts à délocaliser en direction de Fribourg, Zoug ou Zurich.
Reinold Geiger, PDG Groupe L’Occitane
Nous envisageons d’installer notre siège à Plan-les-Ouates, car nous apprécions la ville et son environnement.
Nous militons depuis plus de 45 ans pour le respect de la nature et la limitation de la pollution, et nos produits sont naturels avec l’objectif que le groupe soit carbone neutre en 2030.
Avec plus de 3000 magasins dans le monde dans plus de 90 pays nous avons une expérience de l’évolution des centres villes. Dès qu’il y a trop d’embouteillages il y a moins de clients, les magasins se vident, les bonnes enseignes ferment et les touristes désertent.
Vous en avez un exemple flagrant dans la vieille ville de Genève avec les enseignes qui ferment les unes après les autres (Grand Rue).
Les modifications effectuées dans l’urgence cette dernière semaine dans la ville et ses axes principaux créent des embouteillages très préjudiciables pour les livraisons, ainsi que pour les corps de métiers tel que électriciens, menuisiers etc., sans parler des désagréments des échappements des voitures à l’arrêt.
Ces décisions pourraient priver le centre de Genève de la venue de touristes ou clients pour les magasins et restaurants.
Est-ce que ces décisions pourraient être suspendues le temps d’organiser des parkings suffisants en périphérie et organiser la mobilités douce (vélo en location), davantage de transports publics etc…
Pierre-Dominique Hohl, Easy Shipping 4U SA
Mon parcours quotidien : Anières - Petit-Lancy pour me rendre à mon travail soit 30 km aller-retour, trajet 1 heure par jour environ.
Premier constat : une liberté de déplacement sous contrainte, soit quand je suis cycliste soit quand je suis motorisé, 2 ou 4 roues.
Pour le cycliste que je suis, ma qualité de parcours se dégrade au fur et à mesure que je pénètre en ville. Outre les nids de poule ou trouées dans la chaussée, les chicanes de Genève Plage, de Baby Plage, la signalisation horizontale qu’il faut parfois interpréter…
Les nouvelles pistes cyclables, à contresens du trafic, me mettent parfois en situation de danger, à chaque fois c’est un stress le long du quai Gustave Ador, pire encore à la hauteur de Genève Plage (…). Conclusion pour le vélo: le vélo oui, mais en site propre et à l’écart des voitures et des piétons.
A 2-roues le trajet s’effectue en moyenne en 90 minutes aller-retour.
En 4 roues le trajet s’effectue en 120 minutes aller-retour. Pour 30 km. Soit une moyenne de 15km/h.
Si je dois aller à Lausanne pour rencontrer mes clients, je dois prendre en considération la traversée du pont du Mont-Blanc ou contourner la ville en passant par Vernier.
Si je me place d’un point de vue éco-responsable, je devrais renoncer à me déplacer en terre vaudoise. Mais comment réaliser une analyse d’une chaine de production via Zoom ?
Si je dois faire vivre mon entreprise en faisant fi de mes déplacements professionnels, autant abandonner.
Pour développer mon entreprise je dois me rendre chez mes clients. Je ne peux pas tout faire à vélo ou à moto ou par vidéo-conférence.
Mes clients sont tous actifs en logistique et se trouvent en périphérie des zones urbaines, en zone industrielle ou artisanale, Plan-les-Ouates ou Meyrin Vernier, Prilly, Ecublens etc.
J’essaie de faire au mieux dans mes déplacements afin de ne pas me retrouver dans des situations impossibles en ayant un rendez-vous à Thônex puis à Vernier le même jour, par exemple.
Un autre exemple de cette nouvelle mobilité : la fermeture de certains axes, p. ex. rue de la Croix Rouge. Avant c’était difficile maintenant, c’est infernal. Pour aller au quai du Seujet, depuis la rive gauche, il faut pratiquement contourner Genève en remontant jusqu’à la gare, pour redescendre en faisant des Z. J’ai fait la tentative par la rue de Candolle et j’ai renoncé. Le Z s’est transformé en X.
Les personnes ciblées par les mesures de restriction de la mobilité sont des travailleurs. Faut-il renoncer à une partie de son temps libre pour le consacrer aux transports ? Est-ce cela la nouvelle politique des transports à Genève ? La pandémie nous a plaqués au sol pendant 4 mois, et maintenant que l’on voudrait se relever, ces mesures deviennent une contrainte supplémentaire.
Christian Lüscher, avocat, CMS von Erlach Poncet Ltd.
En route vers la gare depuis la place du Cirque, il n’y a plus qu’une piste au lieu de deux. Résultat : la voiture s’arrête tous les 10 mètres. Là, on met bien vingt minutes pour atteindre Cornavin, soit trois fois le temps habituel. Prenons un autre parcours : boulevard Jaques-Dalcroze – place Neuve. Descendre la Croix-Rouge étant désormais interdit, il faut pousser jusqu’à la rue De-Candolle, devenue un goulet d’étranglement, alors que précédemment, ça roulait. Ou encore avenue de France - quai Wilson, où l’on se retrouve bloqué de longues minutes. En dix minutes, je n’ai pas observé un seul vélo sur la nouvelle piste cyclable.
Pour moi, il est clair que sur les grandes voies dites « pénétrantes » dans Genève, il s’agit de laisser la priorité au maximum aux autos, pour fluidifier le trafic. Et pour les vélos, privilégier les parcours par les rues parallèles et mieux sécurisées.
Auto-Rallye
Nous rencontrons des problèmes de circulation pour aller chercher les pièces chez nos fournisseurs. Les bouchons engendrent de gros retards dans nos déplacements quotidiens (environ 1h de plus pour faire l’aller-retour en ville).
Deux de nos employés habitant au centre-ville sont également péjorés dans leur temps de trajet pour venir travailler et rentrer le soir (30’ à prévoir en plus).
Une entreprise de la construction
Nous sommes solidaires de l’aménagement de pistes cyclables, mais cela nous handicape vraiment ! En effet, nos employés commencent relativement tôt leurs interventions afin d’éviter tout déplacement aux heures d’affluence.
Avec cette nouvelle mise en place, nous devons prévoir des plages horaires plus espacées pour nos déplacements entre chaque client afin d’être ponctuels et il va de soi que cela freine la quantité de nos interventions.
Une entreprise de peinture et papiers peints
Actuellement, les bouchons représentent environ 10% de temps perdu. Nous redoutons le moment où l’ensemble des activités aura repris.
Une entreprise de service
Nous avons été fortement impactés par la crise du Covid-19. Depuis mi-mai, nos techniciens peuvent enfin retourner chez les clients. Leurs journées sont très remplies puisque nous devons rattraper des RDV qui n’ont pu être faits en période Covid-19. Cependant, nos techniciens passent plus de la moitié de la journée dans les bouchons… Merci les nouvelles pistes cyclables genevoises !
Un commerce de détail
Nous perdons un temps considérable pour approvisionner nos boutiques et livrer nos clients, environ 90 minutes par jour, sans compter le temps perdu matin et soir par les collaborateurs pour accéder aux locaux de l’entreprise.
Une entreprise de service
Fondateur d’une société délivrant des services liés au commerce de détail, mes employés jouissent d’une importante liberté de mouvement grâce à de nombreux accès pour des véhicules motorisés, aux transports en communs et aux véhicules dit « de mobilité douce ». En effet, aujourd’hui, plusieurs moyens autres que la voiture émergent massivement à Genève.
Malheureusement, ces moyens de transports à caractère doux sont péjorants pour les utilisateurs de véhicules qui souhaitent se déplacer dans le canton de Genève. Du fait de la mise en place accélérée de nombreuses pistes cyclables, du temps d’attente à certains feux de circulation qui se prolongent ou encore la suppression de places de parking, les employés mais aussi les patrons d’entreprises qui possèdent des véhicules, voient leurs activités restreintes.
Les conséquences sur les finances de ma société seront désastreuses mais aussi, et surtout, pour l’ensemble des entreprises et des particuliers qui sont privés de mobilité.
Pierre Poncet, a. président de la CCIG, administrateur de plusieurs sociétés
Nos élus et nos ministres ne réagissent pas aux nombreux messages reçus de citoyens furieux et se terrent en espérant que l’orage passe.
Je tiens à féliciter chaleureusement ces élus, en particulier le Sieur dal Busco, pour la rapidité inhabituelle de leurs récentes initiatives prises sans considération aucune pour les entreprises travaillant dans le canton, pour les automobilistes et les motards, et leur bienveillance crasse pour 2000 cyclistes ! La ville suffoque sous la pollution due aux nouveaux bouchons, notamment sur le Quai Wilson, au boulevard Georges-Favon et ceux résultant de la fermeture de la rue de la Croix-Rouge et sous peu de la rue Montchoisy.
Fort de votre élan, je vous suggère de piétonniser également le Pont du Mont-Blanc, afin de parachever VOTRE ŒUVRE et de passer ainsi à la postérité !!! Genève rive droite et Genève rive gauche : FINI le Grand Genève, dont rêvaient encore récemment certains ministres éclairés...
Nous nous souviendrons de MAI 2020 (comme nous avons encore en mémoire MAI 68) lors des prochaines élections au Conseil d’État !
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