Zoom sur le marché mozambicain
Le Mozambique a connu un taux de croissance annuel d’environ 7% ces dix dernières années. Un événement co-organisé le 22 avril dernier avec l’Ambassade et représentation permanente du Mozambique à Genève et Leta Almestad, consultante en affaires économiques et politiques, a permis de faire un focus sur le marché que représente ce grand pays lusophone.
Si l’activité économique du pays a été affectée ces dernières années par les cyclones qui ont frappé la région, l’instabilité liée à des attaques terroristes dans le nord du pays, le scandale de la dette cachée et la pandémie de coronavirus, le Mozambique demeure un pays en plein développement présentant de nombreuses possibilités d’investissement. Ses perspectives à moyen terme sont positives, avec une croissance attendue du produit intérieur brut réel de 2.3% en 2021 et de 4.5% en 2022, selon la Banque africaine de développement.
Dans son introduction, l’ambassadeur Amadeu Da Conceiçao, a rappelé l’invitation – toujours ouverte – lancée aux entrepreneurs suisses par le président du Mozambique, Filipe Nyusi, lors de sa visite officielle à son homologue helvétique en septembre 2018. Il a souligné la situation géostratégique favorable de son pays, riverain de l’Océan indien, qui offre un accès privilégié aux marchés régionaux, ainsi que le fort potentiel que recèle la jeunesse de sa population. Ses ressources naturelles (terres arables, produits agricoles, charbon, graphite, rubis, etc.) et surtout ses réserves de gaz naturel encore peu exploitées assurent au pays un potentiel économique considérable. Les secteurs prioritaires sont les infrastructures, l’agroalimentaire, le tourisme, l’industrie, l’énergie, le pétrole, le gaz et l’extraction minière.
Pascoal Bacela, directeur national de l’Energie, relève que le pays ne bénéficie pas encore de l’accès universel aux services essentiels à la vie humaine, et que le gaz naturel est considéré comme une solution transitoire mais incontournable pour y parvenir. Le gouvernement ne souhaite pas pour autant négliger les impératifs environnementaux. Avis aux cleantech ! Des partenariats public-privé visant à développer les réseaux routier et ferroviaire ainsi que les infrastructures portuaires seraient également bienvenus.
Parmi les grandes entreprises suisses présentes au Mozambique, on trouve ABB, Nestlé, Schindler, SICA ou MSC. Plusieurs sociétés helvétiques s’y sont implantées ces dernières années, signe que le pays suscite un intérêt grandissant. Dans ce contexte, une Chambre de commerce Suisse-Mozambique a même été fondée, dont le président, Adrian Frey, par ailleurs président du parc industriel de Beluluane près de Maputo, s’est exprimé lors du webinaire. Son objectif est l’exploitation raisonnée du potentiel du pays, avec son corolaire de création d’emplois. À cet égard, le modèle de formation duale suisse pourrait s’avérer particulièrement indiqué. Il recommande aux investisseurs potentiels de planifier leurs projets soigneusement et sans hâte, en s’appuyant sur le réseau des Chambres de commerce et des sociétés de conseils déjà présentes au Mozambique.
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