Interdépendance entre le commerce et la santé globale
Alors qu’avant la pandémie de coronavirus, l’expression « santé globale » était principalement comprise en relation avec les pays en développement ou une poignée de maladies infectieuses (parmi lesquelles le VIH / sida), la crise actuelle a rappelé qu’en réalité, la santé globale concerne bien la population du monde entier.
C’est ce qu’a rappelé la codirectrice du Centre de santé globale du Graduate Institute Geneva, Suerie Moon, à l’occasion d’une conférence dédiée fin octobre dernier au commerce et à la santé, organisée conjointement par la CCIG et la Chambre de commerce internationale.
La pandémie a mis en lumière à quel point non seulement les personnes mais aussi les nations sont interdépendantes, puisque les mesures prises – ou non – par les contrées voisines ont une influence sur le degré de protection du pays. Certains secteurs de l’économie dépendent également fortement de la bonne marche d’autres domaines d’activité : c’est le cas du commerce et de la santé. Si le secteur de la santé a besoin de la croissance économique générée par les activités commerciales pour prospérer, le coronavirus a montré que, sans un minimum de santé, le commerce peut s’arrêter complètement.
Une autre leçon à tirer, principalement pour les pays riches, a souligné Suerie Moon, est que, lors de l’apparition d’une maladie infectieuse, il est indispensable d’agir rapidement et fermement, souvent bien avant de disposer de toutes les informations utiles. L’experte espère que cet enseignement sera retenu par les décideurs : lorsqu’on est face à une épidémie, il est préférable de surréagir, explique-t-elle.
PME et innovation
Les entreprises jouent un rôle important dans la production de matériel médical, de dispositifs de protection et de vaccins, notamment. Pour la codirectrice du Centre de santé globale, une attention accrue devrait être accordée aux innovations technologiques apportées par les PME. Dans le domaine pharmaceutique en particulier, observe-t-elle, un nombre croissant de nouveaux médicaments, vaccins ou méthodes de diagnostic proviennent de petites et moyennes entreprises, alors qu’ils étaient préalablement issus de très grandes entreprises.
Suerie Moon s’interroge sur le modèle d’affaires que choisiront ces PME : se basera-t-il sur celui des grandes entreprises, sachant que ce modèle même se trouve parfois en porte-à-faux avec l’objectif de santé globale ? Ou les PME sauront-elles, là aussi, se monter innovantes en développant des technologies médicales accessibles à tous, répondant ainsi réellement à l’intérêt public ?
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