Du financement d’Extinction Rébellion par la Ville de Genève - L’Etat de droit : deux poids, deux mesures ?
Ainsi donc, les activistes genevois du mouvement « Extinction Rébellion » se font offrir par la Ville de Genève une campagne d’affichage publicitaire, pour un montant de 20 000 francs. La CCIG et la Swiss Trading and Shipping Association (STSA), dont plusieurs membres ont fait les frais des actions de ce groupement, trouvent outrancier que l’argent public – c’est-à-dire les impôts des citoyen.ne.s et des entreprises – serve à financer la visibilité d’un mouvement qui ancre son action dans la désobéissance civile. L’arrachage des affiches, le blocage des routes, la dégradation des immeubles, les violations de propriété, les sit-in devant les entreprises ne peuvent pas être considérés comme des moyens d’expression acceptables, même au sein d’une démocratie. Dès le moment où une institution publique telle que la Ville de Genève passe outre les incivilités en finançant le mouvement qui l’exerce, la démocratie est en danger. Fonctionner avec de telles méthodes est contraire à l’Etat de droit.
Pour Vincent Subilia, directeur général de la CCIG, « soutenir par des fonds publics un mouvement qui s’emploie à perturber le fonctionnement des entreprises mais également la vie des Genevoises et des Genevois, pour une cause qui, certes, nous préoccupe tous, envoie un signal très négatif aux entreprises genevoises et aux citoyens contribuables qui assurent à la Ville de Genève des revenus de plus de 1,2 milliard de francs ».
Alors qu’on sait que la moindre subvention publique est assortie de multiples conditions et contrôles à la charge des bénéficiaires, ce financement offert par la Ville de Genève est inadéquat autant qu’injuste pour les multiples associations qui remplissent leurs missions dans le respect des lois et règlements.
Non seulement la question des moyens employés par ce mouvement ne peut être éludée, mais il y a aussi l’esprit. Selon Florence Schurch, secrétaire générale de STSA, « Nos entreprises membres ont pu en faire l’expérience. Extinction Rébellion ne cherche qu’à faire parler d’eux en s’attaquant à l’économie et ne s’intéresse aucunement aux actions mises en œuvre par les entreprises pour lutter contre le changement climatique. » Et pourtant, des actions, il y en a. La CCIG propose d’ailleurs à ses Membres un parcours inédit d’initiation, de formation et d’actions concrètes à entreprendre pour intégrer les objectifs de durabilité dans la démarche de son entreprise.
Le moment est venu pour nos autorités de savoir dans quel camp elles se trouvent : dans celui de la recherche de solutions concrètes en collaboration avec l’économie, dont le financement passera par le maintien d’un tissu économique solide à Genève, ou dans celui de l’anarchie et de la désobéissance civile.
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