Des décisions dénuées de sens
Les Conseils municipaux de Vernier et de la Ville de Genève ont récemment fait connaître leur opposition à l’élargissement de l’autoroute A1. La Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) déplore vivement ces prises de position qui reposent sur des craintes sans fondement.
Le réseau autoroutier national, qui s’étend sur 2 200 km, absorbe près de 70% du trafic routier de marchandises. Les élargissements actuellement prévus par l’Office fédéral des routes (OFROU) sont extrêmement ciblés car ils visent uniquement à éliminer les goulets d’étranglement, sources d’embouteillages quotidiens dont les coûts étaient déjà estimés à 1 180 millions de francs en 2019 (chiffres les plus récents) par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
Pas d’« effet aspirateur »
Contrairement aux spéculations des opposants, les élargissements de l’A1 n’engendreront pas davantage de circulation en ville. Plusieurs P+R ou encore Hub multimodaux devront être construits autour des centres-villes, ce qui permettra aux usagers de la route de se garer à l’extérieur de la ville, évitant de saturer le centre. Les aménagements autoroutiers permettront principalement de drainer sur l’autoroute le trafic local. C’est notamment ce qu’ont démontré les récents élargissements dans la région de Zurich.
Nous avons autant besoin de la route que du rail
La CCIG s’engage non seulement pour les aménagements autoroutiers, mais également pour la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire entre Genève et Lausanne. Ces deux modes de transports dépendent grandement l’un de l’autre. Selon Vincent Subilia, directeur général de la CCIG, « il est illusoire de penser que le réseau ferroviaire puisse absorber l’ensemble du trafic routier. Pour connecter efficacement les régions et assurer les approvisionnements, les acteurs économiques ont besoin de pouvoir circuler de manière fluide, ce qui n’est actuellement pas le cas. Le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), prévoit par ailleurs une augmentation de +31% d’ici 2050 de la demande pour le transport de marchandises. » En somme, les projets de l’OFROU sont modestes car ils s’adaptent simplement à l’évolution démographique et ont pour but d’éliminer des goulets d’étranglement autoroutiers. Ils sont ainsi mesurés, ciblés et nécessaires pour le bien-être économique de la région.
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