Entretenir la voie suisse
Dans son allocution prononcée lundi soir, lors de notre 150e Assemblée générale, le conseiller fédéral Schneider-Ammann a partagé sa foi en ce que l’on peut nommer le triptyque vertueux de l’économie suisse : système de formation dual, marché du travail libéral et partenariat social. Mais a-t-il raison de penser que c’est aussi la recette pour le futur ?
Chacun de ces piliers est cependant confronté à des défis inédits. Le lien entre formation et emploi devient de plus en plus ténu. Les jeunes sont confrontés à une quadrature du cercle : les employeurs demandent à présent des formations multiples (p. ex. formation technique et en management, cf. interview du directeur de l’OCE dans le dernier CCIGinfo) et de l’expérience en sus.
Quant au marché du travail, comment imaginer qu’il sera encore libéral après la mise en œuvre de l’initiative sur le frein à l’immigration ? D’ailleurs, en ce début de XXIe siècle, comment définir un marché du travail libéral ? En tout cas pas comme une machine à pressurer les employés.
Enfin, le partenariat social, célébré – à juste titre – par le conseiller fédéral comme une manière de régler les problèmes dans la concordance, il devient souvent, malheureusement, une machine à revendications idéologiques des syndicats, qui ignorent – ou feignent d’ignorer – la réalité de la vie des entreprises.
Une « voie suisse » de la prospérité économique existe bel et bien. Il appartient à tous les acteurs, politiques et économiques, de l’entretenir.
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