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30km/h : le Conseil d’Etat évacue le débat démocratique

Erik Simonin
Posté le 21/10/2022
Opinions

Par un arrêté du 10 octobre 2022, le Département des Infrastructures a décidé de diminuer la vitesse maximale autorisée sur près de 500 axes routiers du canton avec un passage au 30km/h de manière permanente pour 294 d’entre eux et un passage au 30km/h de nuit pour 139 autres axes. Une règlementation de grande ampleur s’inscrivant dans la stratégie cantonale de lutte contre le bruit routier.

Sur le plan institutionnel, cette manière de procéder est problématique alors que le Grand Conseil traite actuellement en Commission des transports plusieurs objets relatifs à cette question, dont une motion demandant une meilleure prise en compte de l’impact de cette stratégie pour les transports publics.

Une procédure de consultation relative à la stratégie cantonale de lutte contre le bruit routier a été menée en 2021 ; à cette occasion, la CCIG avait d’ailleurs émis des réserves. Aujourd’hui, le choix du Conseil d’Etat d’ignorer les travaux en cours du Grand Conseil est incompréhensible. L’impact économique de l’allongement des temps de trajets, la remise en cause de la hiérarchie des réseaux routiers, le ralentissement de la vitesse commerciale des transports publics et la nécessité de consulter directement le peuple par le biais d’un scrutin populaire avaient notamment été soulignés par la CCIG pendant la consultation. Force est de constater qu’aucun de ces éléments ne semble avoir été considéré et que l’exécutif semble avoir pris goût aux méthodes de gouvernance héritées de la pandémie.

Après le covid qui avait servi de prétexte à la mise en place des fameuses « coronapistes » censées être provisoires, c’est maintenant la lutte contre le bruit qui sert d’alibi afin de mettre en œuvre ce qui est en réalité une politique de dissuasion de l’utilisation des transports individuels motorisés. Si les recours qui ne manqueront pas d’être déposés devaient échouer, une perte de temps et de rentabilité supplémentaire est à prévoir pour les entreprises contraintes de circuler à Genève.

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